14h15: Laurine a rendez-vous avec les demies finales du 400m. À ce stade de la compétition, il y a de très grosses clientes dans chacune des deux courses. C'est en seconde demie que Laurine défendra ses armes et devra confirmer ses belles intentions de la veille. Pour passer en finale, le coach est lucide : il faut reproduire au minimum la même course pour espérer une qualification en finale qui permettrait à Laurine de se placer pour une éventuelle sélection au championnat d'Europe par équipe dans le collectif 4x400m. L'enjeu est grand et il faut se montrer à la hauteur. Les trois premières de chaque course ainsi que les deux meilleurs chronos seront en finale. Laurine sort des "starts" en furie, avec le meilleur temps de réaction des demies finales, comme la veille, c'est une vraie battante pleins d'ambitions qui entre dans la ligne droite opposée. Toujours au contact des 3 premières places, Laurine en remet dans le virage pour ne pas laisser passer sa chance, à 100m de là : un ticket pour sa toute première finale "ELITE".
Les derniers 50m sont un peu durs, mais l'espoirs ne lâche rien et s'empare de la 5e place en 53''71, dernière prise pour la grande finale au côté des meilleures françaises de la discipline. Laurine sort de l'arène ravie, accueillie par Fred et ses camarades d'entraînement, dont fait partie Louise-Anne Bertheau venue féliciter son amie malgré sa déception de la veille, c'est aussi ça l'athlétisme, un sport individuel, mais qui se vit en équipe.
17h32: Au tour de Manon Fage de se présenter dans l'arène afin de disputer les séries du 800m féminin. Jusqu'alors, la météo est restée clémente, mais la pluie tombe depuis le début de l'échauffement de notre championne de France 2017 de la distance. C'est en série B que Manon tente d'imiter son compagnon Renaud Rosière afin de rentrer en finale, et d'ainsi, sauver une saison estivale compliquée et pas à la hauteur de ses espérances. La série A s'étant couru très lentement, les chances de rentrer en finale grandissent, à condition de durcir le train pour espérer une qualification à la place ou au temps. Manon s'élance prudemment sur ce 800m, avant de se placer en première position pour accélérer la course, mais dans un jour sans, Manon laisse filer les concurrentes dans le dernier 200m pour arriver en 6e position en 2'14"89, ça ne passera pas pour la finale.
18h45: Un des temps forts de ce weekend est arrivé : la finale de Renaud Rosière sur 800m. Après sa démonstration de la veille en série, le Nancéien est en droit d'ambitionner une médaille. Mais face à lui, un Pierre-Ambroise Bosse encore au-dessus de tous, et deux prétendants à sa hauteur : Gabriel Tual et Aymeric Lusine. Avec 3 étrangers en finale, il faudra être vigilant. Le 800m masculin est un combat, Renaud est prêt à en découdre. Sans surprises, Bosse se place en queue de peloton, et Renaud prend soin de se rabattre aux avants postes, une tâche difficile dans un peloton de 10 athlètes d'une telle densité peu avant la cloche, les affaires s'accélèrent, tout le monde veut trouver sa place, et dans ce combat, Renaud y laisse de précieuses places et se retrouve en queue de peloton à l'entame du dernier tour.
C'est à ce moment que Bosse décide de fournir son effort et de débuter sa "remontada" vers la médaille d'or. Renaud lui emboîte le pas, la tâche est ardue, à ce niveau, la moindre petite inattention coûte cher : il va falloir terminer très fort ! Coûte que coûte Renaud rêve de sa médaille, et s'emploie dans un dernier 300m d'anthologie, et jette ses dernières forces dans la dernière ligne droite, il fond sur les trois premières places, mais c'est trop court, il termine 5e, 4e français et à seulement 5 dixièmes du bronze.
C'est sans médaille que Renaud quitte la piste, mais fort de l'expérience emmagasinée aujourd'hui, il reviendra plus fort encore.
22h15: La nuit est tombée, mais le stade Henri Lux est encore en ébullition, c'est à notre "Ben" Choquert national d'entrer en piste. Touche-à-tout, il est venu se faire plaisir sur le 5000m en s'invitant dans la finale A, fort de ses 13'54"93 réalisés à Oordegeem en "one shot" le 25 mai dernier.
Titré en 2015 sur la distance, Benjamin a de quoi encore épater la galerie. Même si ce soir, de gros clients viendront animer les 12 tours et demi : Hugo Hay, François Barrer, Azeddine Habz ou encore l'ex-lorrain Felix Bour. Presque tous ses amis du NAM sont dans les tribunes ce soir pour l'encourager sur l'effort. La course est lancée, elle ne sera pas rapide, ponctuée d'attaques multiples et inopinées créant ainsi une course "en accordéon". Pas le meilleur scénario pour Benjamin face à ces pistards aguerris, l'athlète essuie chaque accélération avec lucidité et ne lâche pas le groupe de tête. À deux tours de l'arrivée, Habz tente de faire exploser le peloton encore composé d'une dizaine d'athlètes, petit à petit, les premières places se dessinent dans cet emballage final. Benjamin joue ses dernières cartes en accrochant Fabien Palcau et Damien Gras, pour finir son effort en 8e position en 14'22"17, il est finaliste et n'aura rien à se reprocher ce soir.
Cette parenthèse Stéphanoise lui aura permis de travailler sa vitesse et il se dirige maintenant vers sa préparation marathon pour tenter de décrocher son billet pour les JO de Tokyo en 2020.